Histoire- Edmond Ory (1847- 1936) et l’Avenue de l’Hippodrome, Lambersart
Né à Chaligny (Meurthe-et-Moselle) le 20 juin 1847 , Isidore Edmond Ory sert volontairement dans l’armée du Rhin en 1870 avant d’être nommé dans les services du ministère de l’intérieur. Il démissionnera pour entrer à l’Université Catholique de Lille à sa création. Il y sera professeur de droit romain mais aussi son président en 1893.

En épousant Léonie Groulois, il s’installe dans le château de sa famille dans le quartier Canteleu à Lambersart et jouit de leurs nombreux terrains dans la même ville.
Château du Colysée, propriété de la famille Groulois. Château d’architecture néoclassique et modifié vers 1870 dans le style Louis XV. Il sera vendu après la première guerre mondiale à la Congrégation des Soeurs de la Sainte-Union qui y installent l’institution scolaire Sainte-Odile pour les jeunes filles en 1921.
Dès 1884, l’hippodrome lillois du Bois de la Deule, le vélodrome lillois et le stade lillois de l’Iris sont aménagés sur leurs terres.
Dès 1886, ils decident de lotir leurs terrains du Colysée le long de la Deule et de l’Hippodrome. Le cahier des charges est strict. Il est interdit « d’établir des cités ouvrières et des établissements incommodes ou gênants » . En effet il s’agissait de garantir à la bourgeoisie une « situation pittoresque et une salubrité incontestable » . Visionnaire , il est le véritable urbaniste du quartier.


La première construction sur l’avenue date de 1888 et est située à l’angle avec l’avenue de l’Amiral Courbet . Aujourd’hui la Villa Saint Louis existe toujours mais a perdu certains éléments architecturaux .

Les villas-châteaux de cette avenue sont parmi les dernières représentantes de l’éclectisme dans notre région.
LA VILLA SAINT-CHARLES (MH depuis 2000)
Edifiée en 1891 par l’architecte Victor Mollet pour son oncle l’entrepreneur Charles Mollet, elle fut la grande gagnante du concours de façade lancé par Edmond Ory qui vit son propriétaire récompensé d’une prime de 30 000 francs.

Ci-dessous dans son état primitif, on peut imaginer des boiseries de teinte vert olive avec des filets vermillions par endroit.


La mode de peindre les boiseries en blanc est apparue entre les deux guerres. Le but étant de créer un fort contraste avec la brique.

LA VILLA SAINT-GEORGES (MH depuis 2001)

Construite en 1894 par l’architecte Madelinois Albert Baert pour son associé Georges Boidin, cette villa- château est également un bel exemple de l’éclectisme ,mêlant inspirations byzantines et régionalisme. On observe notamment un panneau en mosaïque de la Maison Coilliot qui représente Saint Georges terrassant le dragon.


Elle a malheureusement perdu la toiture de sa tour lors des combats de 1940.
L’avenue où cohabitent plusieurs variantes du style pittoresque, de l’ossature bois et briques des villas jumelles Ramures et Marie-Therese jusqu’au néogothique de la villa St-Louis , est un passage essentiel dans l’histoire de l’architecture lilloise

Sources: Le siècle de l’Éclectisme, Lille 1830-1930, Editions du Moniteur / Ville de Lambersart / Mémoires en Images : Lambersart, Christian Canonne, Editions Alan Sutton.